Ce texte que je vais écrire était cher à une personne qui n'est plus là mais que j'aimais et avec laquelle je me confiais tellement : JE PENSE A TOI, toi petite Lili

Nastassia

Gregorij Alexeij Alexandrena parcourait le coeur tourmenté l'allée de bouleaux qui conduisait à la cabane du jardinier.
IL flottait une lumière dorée, intense et agréable qui pénétrait même dans l'ombre.
Les tourterelles recoulaient sans arrêt, un pinson prit son envol d'une branche de lilas vers un nuage rose, opalescent comme la lampe que Gregorij avait vu le soir d'avant sur le bureau de Nastassia.
Nastassia! A la seule évocation de son prénom le coeur ardent du Gregorij tombait dans un abime où béatitude et angoisse étaient entremêlées, sans que l'une ne puisse se libérer de l'autre dans la fatale extase de la chute.
Nastassia ! IL lui semblait entendre ce prénom dans le clapotis du fleuve, dans le souffle d'éventail balançant les chevelures des tilleuls , dans le champ pasionné du coucou.
Nastassia, répèta t-il à voix basse, retenant sur ses lèvres chaque syllabe de ce prénom, le savourant sur ses lèvres comme l'elixir qui pourrait donner la vie, ou bien l'oter.
Nastassia ! Ne fuis pas mon coeur !
Stefano Benni- " Le bar sous la mer"